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Parcours Perfection

La présence scintillante du Pavé Mosaïque - Agapes du 6 octobre 2017

A la gloire du Grand architecte de l’Univers,

Vénérable Maître et vous tous mes Frères en vos degré et qualités.

La présence scintillante du Pavé Mosaïque.

Depuis les 3 premiers coups que nous avons frappés des deux mains sur notre pierre le jour de notre initiation avec notre maillet et notre ciseau, pour chacun d’entre nous, notre corps, notre esprit et notre âme se sont unis pour tailler une pierre cubique, un pavé. Ce pavé, que nous nous appliquons à amener à une forme en rapport avec sa destination, a l’éclat des tout ce que nous extrayons de notre Materia  Prima. C’est pourquoi il est noir ou blanc. Mais ces différences même polies ne sont que des apparences. La réalité est que nous sommes des Frères dans l’humanité et que nous y tenons une place, notre place. Une place unique comme chacun des pavés qui composent le pavé mosaïque.

Quel est le sens de ce que je viens de dire ?

En fait ce pavement est mosaïque à deux titres. Bien sûr il exprime la dualité et une sorte de manichéisme : le bien et le mal ; l’ombre et la lumière ; le corps et l’esprit ; le jour et la nuit ; l’agitation et le repos ; le mouvement et l’immobilité, la joie et la tristesse ; la jeunesse et la vieillesse ; et, bien sûr, la vie et la mort.

Mais ce que ce pavement mosaïques exprime, plus que sa dualité apparente, c’est un scintillement. Le scintillement d’un univers ordonné et harmonieux mais aussi le scintillement d’un univers tellement immense qu’il nous donne une idée de l’infini. Le scintillement de ce qui n’a pas de limite. Et par son ordonnancement géométrique ce pavé mosaïque scintillant nous évoque l’ordre d’un infini multiple uni par la tension d’une vibration singulière. Comme si, par la justesse de ses formes imbriquées exactement, le pavement  mosaïque ordonnait la tension vibratoire pour que chaque individu, quelle que soit sa personnalité, y évolue en sécurité, en bon équilibre et à sa guise tout en y ajoutant encore de l’harmonie.

Ce pavement sur lequel, comme sur une piste de danse, chacun va faire son tour de piste et s’exprimer, dans un mouvement personnel que chacun souhaite pour lui-même le plus harmonieux possible, est un pavement « mosaïque ». Mosaïque c’est-à-dire étymologiquement le lieu d’expression des muses, lieu d’expression de l’art. Mais Mosaïque aussi comme expression des tables, des règles et de la loi de l’Univers, les tables marmoréennes et inflexibles comme celle que Moïse rapporta une seconde fois du sommet du Sinaï après les avoir brisées une première fois dans une colère divine en constatant le manque de cohésion et de préparation des corps, des esprits et des âmes des hommes.

Alors le pavé mosaïque sur lequel se dessine le Tableau de Loge, plan de notre temple intérieur et, par conséquent, plan de la pierre cubique qui doit s’intégrer parfaitement dans le pavé du Temple, ce pavé mosaïque est la piste parfaite qui doit nous permettre d’évoluer debout, à notre guise et en même temps à la guise de tous ceux qui nous voient évoluer, dans un tour de piste original autant qu’universel. C’est le lieu où s’exprime l’Art Royal : cet art qui sublime tous les arts, qui permet à chacun d’être à la fois l’artiste, l’amateur et le chef d’œuvre.

Ce que nous pouvons tirer comme enseignement de cette courte étude du pavé mosaïque c’est que la qualité de notre travail maçonnique doit être impeccable et qu’il doit se poursuivre inlassablement. En effet chacune des pierres qui le composent doit être polie et repolie pour lui donner la forme, la finesse et le lustre qui permettra que l’espace entre chacun de ces pavés soit le plus raffiné et le plus infime possible. Et c’est effectivement un travail sans fin car quel que soit la qualité du travail il restera à l’infini un espace entre ces pierres. Mais nous apprenons aussi que c’est dans cet espace que réside le ciment, le lien qui unit chacune de nos pierres. C’est dans la finesse de cet alliage que réside la force qui unit le pavement et qui permet sa stabilité, son harmonie et sa beauté. Et ce ciment, cet alliage, c’est la vibration, c’est ce mouvement incessant du pendule qui vient de l’infini du Zénith pour se réfléchir jusqu’à l’infini du Nadir en passant par chacun des électrons libres que nous sommes. Cette vibration, cette tension, représentée par le fil à plomb situé au-dessus de ce pavé « mosaïque », et donc, par définition, sur un socle si hétérogène, cette vibration donc est ce qui a manqué aux hommes dans la construction de la Tour de Babel. C’est l’essence de l’Union et de la Fraternité, c’est la solidité inépuisable de la chaine de la parole donnée, c’est le flux qui donne au Maçon la force et l’endurance pour se servir de ses outils inlassablement. Dans cet infime espace entre les pavés il y a le Maçon au travail.

Je parle de ciment et je dis inlassablement. Alors pour terminer cette réflexion sur le pavé mosaïque je voudrais ajouter juste une chose qui pourrait à la fois résumer et ouvrir ce que m’évoque ce pavement mosaïque scintillant.

Je voudrais parler de l’origine de ce scintillement et donc de l’origine de cette vibration, de ce mouvement que j’oserai qualifier non seulement d’« originel » mais aussi d’ « original  ». C’est une intuition et elle mériterait que soit développée ma réflexion. Mais ce ciment, ce liant, cet espace si ténu et si fin entre les pavés, cette espace que nous nous attachons tous à réduire et à parfaire ne serait-ce pas cet infime moment qu’il y a entre le passé et l’avenir et que nous appelons le « présent ». Ce que nous taillons avec nos outils ne serait-ce pas cet infinitésimal qui relie le temps et l’espace et que nous appelons la « présence ». Et cette présence ne serait-elle pas ce qui génère cette vibration entre l’espace et le temps, entre l’homme et l’univers, cette présence ne serait-elle pas ce qui crée cette tension entre le Zénith et le Nadir. La  présence  de l’homme à soi-même ne serait-elle pas la vibration originelle, le secret de nos vies. Et, pour unifier un créateur avec sa créature, l’original avec l’originel, la liberté avec l’harmonie, et pour ne faire qu’un de cette apparente dualité, pour accéder à la découverte du nombre trois, pour parvenir à la découverte du nom de Vérité, pour tout cela notre cheminement ne serait-il pas celui de la découverte du « présent absolu », celui de la recherche individuelle et partagée de notre « Présence » au monde ?

J’ai dit Vénérable Maître.

 

G.P.  Agapes du 6 octobre 2017

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